Extrait de "Midi Libre" du 15/08/98


RASSEMBLEMENT TECHNO Depuis jeudi sur la plage du Rouet de la Palme

Près de 3 000 ravers campent sur une plage de la Nouvelle

Après l'an dernier à Gruissan, un autre "festival techno" prévu pour durer tout le week end.

      





























Voilà un an, presque jour pour jour, les Gruissanais s'étaient réveillés, au son de "borborygmes musicaux" venus tout droit de la plage de la Vieille-Nouvelle, située à l'ouest de la station balnéaire : le 15 août exactement, 500 ravers (amateurs de musiques techno) s'étaient rassemblés sur le site pour plusieurs nuits blanches, avant de lever le camp le 23 août.

      Re belote cette année. Mais depuis jeudi, c'est à Port-la-Nouvelle, sur la plage du Rouet de La Palme que ce tient une concentration identique avec, cette fois quelque 3 000 personnes et 600 véhicules (selon la gendarmerie).

      Un chiffre impressionnant qui n'a pas été du goût d'Henri Martin, le maire de la commune. Jeudi soir, avec les policiers municipaux, il a tenté d'arrêter le flot de véhicules qui traversait la station. Le premier magistrat nouvellois a même fait creuser des tranchées tout le long du chemin des Vignes pour barrer les nombreux accès naturels qu'offrent les marais asséchés en cette saison : en vain.

      Depuis, le nombre de ravers n'a fait qu'augmenter régulièrement. Et si l'on en croit une folle rumeur qui se répand dans la station depuis hier, ce sont 25000 personnes qui sont annoncées sur place ce week-end.

      Le week-end dernier, lors du festival techno "Boréalis" organisé à Montpellier, environ 1500 ravers "dissidents" s'étaient réunis jusqu'à lundi soir dans un champ de 4 ha près de Cornus, un village situé à quarantaine de kilomètres de Millau (Aveyron). Depuis, d'autres rumeurs parlaient d'un regroupement vers Perpignan. Mais depuis avant hier, c'est le port audois qui a, semble-t-il, eu les faveurs des fans de techno.

      Arrivé en voiture, à pieds, les ravers ont gagné la plage par la piste qui relie La Nouvelle à La Franqui.
      Hier, près de la halte de La Palme, qui permet l'accès le plus direct vers le site, les gendarmes en place filtraient les véhicules au compte-gouttes.

      Dans le courant de l'après-midi et pour faire face au nombre croissant d'arrivants, les militaires décidaient de faire appels à des renforts venus des brigades de Coursan, Durban et Saint-Pierre-la-Mer pour surveiller les entrées sud de la langue littorale. Pendant ce temps, le sous-préfet, Noël Fournier, se rendait sur place pour juger de l'ampleur du campement. Là encore, quatre tractopelles avaient été réquisitionnés pour creuser une nouvelle tranchée de 200 m de long et destinée à séparer le campement sauvage (aucune autorisation n'a été accordée par la mairie de La Nouvelle) du reste de la plage très fréquentée par les naturistes.

      Mais hier sot l'objectif affiché par Henri Martin était de faire poser des blocs de roche pour limiter les allées et venues des véhicules dans le village. Ce système devant permettre uniquement les déplacements à pied ou à vélo.

      Un système d'isolement décidé par les autorités préfectorales, et en accord avec les maires concernés, "par mesure sanitaire puisque aucun équipement n'a été prévu pour les accueillir. Cela permettra aussi de limiter les nuisances à l'encontre des vacanciers".

      Reste à savoir comment va évoluer la situation pendant mais surtout après. On se souvient de la note, salée, qu'avait dû payer la mairie de Gruissan pour rendre son aspect originel à la plage de la Vieille-Nouvelle.
 



 
1. Un village de tentes, des voitures garés ça et là. Depuis jeudi, ce sont déjà quelques 3000 râvers qui ont investi les lieux.

2. La mairie a fait poser des blocs de roches pour limiter les allées et venues des voitures entre la plage et la station.

3. Noël Fournier et Henri Martin sur place.